
Sceau de Trencavel
BEZIERS,
CAPITALE MONDIALE des alcools
LES EAUX DE VIE DE VINS: la TRADITION OUBLIEE DE BEZIERS
SOMMAIRE
Historique du Vignoble Biterrois
- On admet que la vigne Vitis vinifera existe dans
le Sud de la France depuis le Pliocène... donc bien
- avant l'arrivée de l'Homme! Les Romains, à partir de
120 avant J.-C., aménagèrent un chemin côtier
- le bord de la Méditerranée de Beaucaire au col du
Perthus : ce chemin devint la Via Domitia, appelée de nos jours sur
- Béziers "Voie Domitienne", ou Route de
Bessan (qui traverse Montimas). La ville de Béziers fut fondée par les Ibères
- (Beterris) et fut colonisée 120 avant J.C. par les
romains, et hébergea, dès lors, les soldats de la septième légion.
- Le premier vignoble gaulois se développa autour des 2
villes : Béziers et Narbonne.
-
- II se constitua ainsi de grands domaines, nommés
"villas", le long de la Via Domitia.
- (Sur Béziers, des amphores furent retrouvées sur
St-Bauzille, à Montimas etc).
-
- Le vin était expédié par le port de Vendres à 5 km
au Sud de Béziers; les clients principaux étaient: Rome et l'Italie.
- En 77 se développe une crise viticole, qui entraîne le
"décret de 92" pour promouvoir l'arrachage de la vigne en Gaule...
- (on croit rêver)...solution qui, 19 siècles après,
n'a toujours pas prouvé son efficacité.
En 280, Probus rétablit la
liberté de plantation.
Destruction massive des vignobles par
les musulmans en 714-715.
- Ce sont les ordres monastiques qui recréèrent le
vignoble.
- La domination anglaise en Aquitaine va promouvoir le
vignoble bordelais... Marseille exporte plutôt les vins de Provence,
- les Bourguignons vendent leurs vins aux Rois de
France à Paris. Bref, la situation n'est pas florissante pour le Biterrois...
S'est alors développée la
production de divers types de vins nouveaux...

Les Vins Doux
- Tout d'abord le Muscat. Le plus renommé, du côté Est,
était Frontignan, puis celui de Sauvian à 6 km de Béziers,
- et surtout celui de la ville Maraussan : cette ville
était devenue petit à petit le principal centre de production des Muscats
- de l' Hérault. On trouvait également des Muscats à
Bassan, Autignac, Puisserguier, Cazouls, etc :
- on les commercialisait alors sous le nom de "Muscatelles".

Le PICARDAN DOUX ou CATAROISE de BEZIERS
- Vint ensuite le Picardan doux : préparé avec
des raisins passerillés (c'est à dire cueillis en surmaturité, tout
"fripés"),
- titrant 18° baumé et qu'on mutait parfois avec
l'alcool de Trois-Six (alcool rétrocédé par l'Etat aux bouilleurs de cru).
- C'est l'ancêtre de la Cataroise de Béziers; nommé il
y a peu pour un temps Cartagène, nom d'un port espagnol,
- sous l'influence hispanisante du 19ème siècle... mais
bien plus souvent Mistelle.
-
- Le Picardan se faisait essentiellement à partir
du cépage "Clairette" pour le Picardan blanc,
- cela a donné d'ailleurs une Appellation d'Origine
Contrôlée Vin de Liqueur, abandonnée depuis, sur l'Est de Béziers et le
- Nord-Ouest de Pézenas: la "Clairette du
Languedoc" (qui n'existe plus qu'en Appellation vin);
- ainsi qu'à partir du cépage "Cinsault",
nommé il y a 150 ans "Picardan noir".
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-
-
-
- Enfin. notamment à partir du cépage Terret, se
développa la distillation. Les Eaux de Vie ainsi
- obtenues pouvaient supporter le temps et les frais des
transports élevés. Cette Eau de Vie, ainsi obtenue,
- était appelée "la Preuve de Hollande"
(nom dû à la technique de détection du taux d'alcool, inventée par les hollandais
- dont est issue une autre technique utilisée, qui
classifiait les Alcools en trois-six, cinq-six etc. selon le taux d'alcool).
- Si au 18ème siècle. la distillation était
encore un moyen occasionnel pour éliminer la surproduction viticole, petit-à-petit,
- Béziers et Pézenas devinrent les grands
centres mondiaux des Eaux de Vie....
- la demande commerciale augmentant année après
année.
- Le samedi de chaque semaine, à Pézenas, se tenait le grand
marché des Eaux de Vie :
- c'était là qu'était fixé pour l'Europe, le cours des
Alcools. Les vignobles de Béziers, Pézenas et d'Agde
- ne servirent pratiquement plus, mises à part la
consommation locale et les productions spécialisées signalées ci-dessus
- (Muscats, Picardan et Cataroise), qu'à fournir de l'Eau
de Vie (qui permettait aussi d'obtenir ces dites productions spécialisées).
-
-
- Nos Eaux de vie faisaient merveille à l'étranger
- (La tradition de distillateur de la région biterroise
se remarque encore, quand on voit, dans tous les villages
- le nombre de vieilles distilleries fermées depuis des
décennies).
-
- Les alambics furent améliorés par des gens tels Baumé
en 1777. puis Chaptal en 1780
- et surtout, en 1802, par Edouard Adam... nos
Eaux de Vie étaient si magnifiques qu'on en produisit de plus en plus...
- La viticulture du Biterrois et de l'Hérault fut sauvée
à cette époque grâce à cette invention.

-
- Cette production d'alcool ira grandissant jusqu'au
milieu du 19 ème siècle... puis arrivera la "crise de l'Oïdium"
- (maladie due à un champignon de la vigne)... les vins
étant plus rares, se vendent mieux ; la crise du Phylloxéra
- (maladie due à un insecte de la vigne),
entraînant un manque de vin, fera que les distilleries vont fermer: les alcools
- de betterave vont se développer, moins chers, plus
faciles à obtenir... la région biterroise va abandonner sa tradition
- d'alcools viticoles au profit des vermoutheries
industrielles.
- Sète va devenir le grand lieu de stockage des plus
grandes maisons d'Apéritifs à base de vin A.B.V.
de France (mélanges obtenus à partir de vins, sucres, aromates, alcool de betterave)
- dont les plus célèbres furent :
St-Raphaël, Cinzanno, Noilly Prat, Dubonnet, Anthérieu,
Cazalis, Byrrh etc...
-
- Les moyens de transports, notamment le train et le
Canal du Midi ainsi que la colonisation de l'Afrique du Nord
avec sa production de vins trop riches en alcool donc inconsommables et obligeant son
coupage avec les vins
de faibles degrés du Languedoc, achèveront les Eaux de vie, entraîneront leur abandon,
ainsi que
I'arrêt des Muscats, Picardan et Mistelle (Cataroise).
-
- Seuls les vignerons conserveront, pour leur propre
consommation, ces productions traditionnelles.
Ils propageront leurs secrets de fabrication de proche en proche... de bouche à oreille.
- Petit-à-petit, tous les producteurs du Languedoc
allaient adopter la même chose
- pour leur consommation personnelle.
- Béziers allait perdre son statut de Capitale
Européenne des Eaux de Vie
- au profit de celui de Capitale Mondiale des Vins
et allait devenir
- l'une des villes les plus riches de France.
-
- Quelques "fous" eurent l'audace et la
foi de relancer
cette production de Cataroise traditionnelle sur BEZIERS
afin de vous la proposer comme un inoubliable souvenir
de ce beau pays biterre.

-
- C'est un trés vieux produit biterrois, qui s'élaborait
de
façon traditionnelle dans toutes les familles de vignerons.
- On l'a appelé aussi au début du 20 ème siècle, sous
l'influence hispanisante du nom d'un port espagnol Cartagène
- (mais sous ce vocable, se faisait aussi, souvent, un peu
n'importe quoi ! et c'était et c'est, pour le plus souvent,
- plus des "brûle-gueules"
- que de délicats breuvages), ou encore Picardan Doux,
Mistelle et parfois, très malicieusement "Vin de Pies",
- car les femmes la dégustaient souvent l'après-midi
entr'elles et les hommes disaient que...
- "cela déliait les langues des femmes".
..d'où ce nom de "Vin de Pies".
-
- On la sortait au moment des grands événements
familiaux (mariages, communions, fiançailles, baptêmes,
etc.) ou pour honorer un invité.
- Elle est à I'Hérault ce que le Pineau est à la
Charente, ou le Floc à la Gascogne, le Ratafia en Bourgogne
- ou Champagne, le Pommeau à la Normandie, le Macvin au
Jura...
- C'est un produit très implanté dans la mémoire
collective des Biterrois:
- tous ont souvenir d'un grand-père, d'une
grand-mére, d'un oncle qui en préparait pour
- fêter les grands événements de la vie.
-
- Elle appartient au patrimoine biterrois et,
contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, Béziers n'était
pas une ville de vins mais d'alcools:
- on y faisait, il y a deux siècles, peut-être les plus
grands alcools du monde: certaines de nos Fines étaient
- très connues dans le monde comme la Fine de Faugères
par exemple... et qui dit Eau de Vie...
- dit CATAROISE.
-
- La Cataroise de Béziers s'élabore de façon
naturelle sans aucune adjonction de produits quels qu'ils soient:
ni sucres, ni arômes extérieurs, ni conservateurs, ni plantes...
le meilleur du jus de raisin frais (moût) tout juste en
départ de fermentation, de l'Eau de Vie (Alcool de raisin), de
nombreuses années de vieillissement en fûts et tout
l'amour du vigneron pour son produit.
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- Sa préparation s'effectue au moment des vendanges.
Elle se conserve remarquablement: à 20 ans, elle est encore une
jeune fille !
- Traditionnellement, c'est un vin de dessert ou un
apéritif qui se boit très frais, voire glacé.
- Elle accompagne les bons melons, s'associe au foie
gras et aux grandes cuisines, au Roquefort, aux gâteaux...
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- A chacun son petit secret de fabrication, bien sûr, ce
qui fait que d'un producteur sur I'autre, les goûts varient légèrement.
- Le nom de "Cataroise" est delivré par
le Syndicat
des Producteurs de la Cataroise de Béziers, qui vous en
garantit sa qualité et son naturel.
- Toute Cataroise a fait l'objet d'une dégustation afin
d'obtenir son agrément.
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